Skip to main content

Mein Korallenfisch

Fragments de journal d’une femme qui aime la Goldschmiedekunst

Incontestablement une part de superstition est entrée en ligne de compte dans la décision de faire faire le poisson-corail.

Le corail ayant dans de nombreuses cultures des vertus de protection, notamment contre le mauvais œil.

D’autre part je suis déjà en possession d’un poisson en ambre blanc acheté à Prerow.

Ambre et corail n’étaient-ils pas déjà échangés à l’Age de Bronze ? On les retrouve dans les tombes de ces époques. Et voilà que naît l’envie de porter un poisson en corail, comme une amulette. Et dans l’iconographie les poissons vont bien souvent par deux comme dans le Zodiaque. L’envie se précise de porter autour du cou un couple de poissons ambre et corail. Et comme il n’y a jamais de hasard, n’ai-je pas fait la connaissance courant mars de AgnesMaria. Elle est orfèvre mais elle crée de splendides colliers de pierres précieuses ou pierres dures. Je m’arrête chaque mercredi devant la vitrine quand je vais chez V. Et un mercredi elle est dehors et va alors commencer un „voyage“ dont la première étape sera le Brésil, le Minas Gérais, le pays de toutes les mines. Pourquoi ? Parce que le collier en pierres vertes de la vitrine, ce sont des émeraudes, en fait de Colombie, va me faire évoquer Ouro Preto,l’art baroque de cette région dont j’apporterai les livres un mercredi suivant. Le “voyage“ a commencé, les échanges ont commencé, échanges d’idées, de livres, d’énergies, de vitalité, de joie de vivre. Deux générations, deux mondes différents mais sans conteste une curiosité, un amour de la vie communs. Le début d’une belle relation amicale et… d’une aventure, d’un défi (Abenteuer, Herausforderung seront les mots écrits sur le reçu du premier versement!)

Parce que l’idée du poisson-corail a pris forme au gré des mercredis, autour d’un thé ou d’un espresso pris dans des Kummen qui me ravissent par leurs couleurs. C’est comme un cérémonial dont l’ordre des étapes est strictement à respecter : commander un morceau de corail brut au fournisseur de Naples, le regarder,le prendre dans les mains, il est mat, c’est le polissage qui révèlera son brillant et sa couleur, il ressemble à une petite branche d’arbuste. C’est presque magique. Il me faut ajouter qu’il n’était pas question que ce poisson soit taillé par quelqu’un d’autre que AgnesMaria. J’étais sûre qu’elle lui transmettrait son énergie, sa force et qu’il remplirait son rôle de protecteur. Glaube, Aberglaube. Parce qu’elle avait accepté de relever ce défi, une première pour elle que de tailler le corail, ce que j’ai pris pour une belle preuve d’amitié. Le choix des outils, la réflexion et il a pris forme.

Et le mardi 23 août je suis allée le chercher au magasin. Il est magnifique! Sa forme épouse la courbure de la branche de corail brut,ses nageoires caudales également. Il s’entend à merveille avec le poisson d’ambre, ils glissent sur le fil d’or et se racontent des histoires de la Baltique et de l’Adriatique. Ils n’oublient pas qu’ils ont été le symbole du Christ chez les premiers chrétiens et qu’ils ornent encore certaines églises paléochrétiennes (Muggia Vecchia, Croatie… Grado).

Glaube, Aberglaube là encore.

Merci poisson-corail! Merci AgnesMaria!